Comment s’entraîner à ressentir sans toucher:

 

Il m’a fallu longtemps pour trouver la manière de transmettre à d’autres comment ressentir l’énergie d’un os ou d’un organe.

Je me suis arrêté à une méthode qui jusqu’à présent a donné de bons résultats à condition que la personne s’investisse en pratiquant chaque jour un petit moment. Il faut arriver au stade où les doigts sont pris par l’énergie en quelques secondes, qu’il n’y ait plus besoin d’attendre.

 

Donc je fais pratiquer un exercice très simple et particulier :

Pour commencer on va lever l’avant-bras très doucement, pendant qu’il se lève on va chercher à ralentir le mouvement, on le ralentit de plus en plus, toujours plus, à tel point qu’un observateur extérieur ne doit plus percevoir le mouvement avec ses yeux. Cet exercice doit durer deux à trois bonnes minutes montre en main. C’est déjà beaucoup pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de se concentrer. On refera cet exercice plusieurs fois, jusqu’à ce qu’on devienne conscient de l’intensité que cette lenteur fait naître. On ne doit surtout pas arrêter le mouvement de l’avant-bras, on le maintient en mouvement mais d’une lenteur à la limite de l’immobilité.

 

            IL FAUT ARRIVER AU SEUIL ENTRE L’IMMOBILITE ET LE MOUVEMENT

 

Ensuite, deuxième phase :

On met les doigts d’une main, plus précisément le pouce et le majeur à environ 10 cm l’un de l’autre et commencer à les rapprocher le plus lentement possible. On va ralentir et aller de plus en plus lentement, si lentement, au point qu’on ne doit plus les voir bouger. Pourtant de l’intérieur, on sens qu’ils sont encore en mouvement. Là encore un observateur ne doit pas voir les doigts bouger. La personne elle-même, doit sentir qu’elle est encore en train de les rapprocher. En aucun cas les doigts ne devraient venir à se toucher. Ainsi, on va se rendre compte une fois de plus de l’intensité de la lenteur, je devrais dire de l’immobilité. On est dans une phase critique où l’on n’est ni immobile ni en mouvement. Cet exercice doit durer longtemps, au début on se lasse vite mais il faut recommencer, il faut tenir au moins cinq minutes et augmenter autant que possible.

Cet exercice demande déjà une bonne concentration et fatigue beaucoup. La fatigue est un facteur important, cela signifie que l’on se fatigue à se concentrer , alors qu’au contraire on devrait se reposer. Ce n’est qu’avec l’expérience que la concentration devient de plus en plus facile et ne fatigue plus du tout.

Dans l’intensité de cette lenteur on commence à être proche de l’état où l’on  commence à être “ pris ” par l’énergie. L’expression donnée le plus souvent par les élèves à ce stade est : “ça fait comme les pôles de deux aimants qui se repoussent ! ”

Quand on se sent relativement à l’aise avec cet exercice, qu’on comprend ce que veut dire intensité de la lenteur, c’est le moment pour commencer à se connecter à un os quelconque. Par exemple, on va essayer sur soi en essayant de sentir le mouvement  des phalanges d’un des doigts de l’autre main. On va choisir par exemple l’articulation entre la phalange proximale du majeur d’une main et la phalange médiale du même doigt. On va travailler avec l’autre main, le majeur de cette main va représenter la phalange médiale et le pouce la phalange proximale du doigt sur lequel on va s’exercer. il faut dire mentalement à chacun des deux doigts ce qu’il vont représenter. A mon pouce, je lui dis : “ tu vas représenter la phalange proximale du majeur de ma main gauche (ou droite) ” et à mon majeur : “ et toi tu vas représenter la phalange médiale. ” on place ces deux doigts à 2 ou 3 cms au dessus de l’autre. on va réinstaller l’intensité dans ces deux doigts puis on attend que l’énergie de ces deux os “ saisisse ” les doigts. Si on a bien maintenu cette intensité de présence dans le pouce et le majeur de la main droite, bientôt les doigts vont commencer à bouger tout seuls et à donner le mouvement de chaque os, avec les torsions respectives ou les glissements s’il y en a, car il est bien rare qu’une articulation n’ait jamais pris le moindre choc. Donc au début les doigts vont très lentement prendre chacun une direction contraire, peu importe la direction, ce qui compte c’est de sentir qu’une force entraîne les doigts. Au début ce ne sont que de petits mouvements. Dés que l’on a ressenti ce début de mouvement, au bout d’une minute ou deux on va changer de doigt test, il est important de recommencer plusieurs fois cet exercice sur des articulations différentes afin de bien arriver à se connecter à l’énergie des os que l’on veut “ sentir ”. Donc il n’est pas nécessaire de s’attarder trop longtemps sur une articulation, il faut vite changer dés que l’on ressent que les doigts sont “ pris ” et recommencer.

Dés que l’on sent que ça se met à bouger il faut augmenter au maximum la présence consciente dans les doigts, tout en étant vigilant à ne pas les crisper.

Toute l'attention doit bien être focalisée dans le bout du doigt, sur une toute petite zone, comme si on touchait délicatement quelque chose du bout du doit.

Il est assez difficile d’expliquer ceci : être au maximum concentré sur le bout de nos doigts tout en les laissant totalement disponibles à ce qui vient, ne pas les laisser se crisper, les garder totalement détendus et réceptifs mais pas flasques.

Dés que l'on sent que les doigts sont entraînés par une force, même si c'est de quelques millimètres, on s'arrête au bout de 10 ou 20 secondes et on recommence, ce qui compte c'est ce moment où les doigts sont entraînés. Il faut que ça devienne un exercice facile et que ça démarre trés rapidement, d'où la nécessité de recommencer tout de suite sans attendre d'aller plus loin et le refaire beaucoup de fois. Cela doit devenir naturel.

Petit à petit on va commencer à rester plus longtemps sur l’articulation que l’on cherche à ressentir, on va ainsi pouvoir se faire une idée du rapport entre les deux os qui constituent cette articulation. Sont-ils bloqués, sont–ils libres entre eux, quel est le mouvement de chaque os, dans quelle direction partent-ils.

Le plus souvent au début on sent les os partir dans une direction, puis ralentir et s’arrêter, ce qui signifie qu’il y a une lésion, peut-être bénigne ou plus sérieuse, mais de toute façon ce mouvement n’est pas harmonieux. Le mouvement harmonieux des os d’une articulation, c’est deux os qui se déplacent dans le même sens dans un va et vient régulier en faisant chacun une rotation opposée à l’autre dans un sens et qui s’inverse en revenant. Ne soyez pas pressés de ressentir ce beau mouvement, il faut plus d’expérience pour y arriver.

Alors quand on sent que le mouvement ralentit ou s’arrête, on reste très attentif à ce qu’on ressent tout en essayant de se concentrer encore plus sur ce ressenti, en détendant toujours plus les doigts. Trés vite on va ressentir une sorte de fourmillement dans le bout du ou des doigts, les pulsations sanguines également. Le mouvement des doigts va être pendant quelques secondes assez visible et il va s'arrêter, les doigts vont commencer à se crisper. C'est là qu'il faut redoubler d'attention et appliquer ce que j'appelle le point zéro dans un autre paragraphe. 

Au début il sera difficile de rester "connecté" à ce mouvement, cela demande une habitude de concentration mais petit à petit on pourra suivre le mouvement de plus en plus longtemps.

 

 

 

 

Les énergies en ostéophatie